50 ans de la révolution des Œillets : sur les traces de la culture portugaise à Paris

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Mise à jour le 25/04/2024
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Chaque année, en avril, le Portugal commémore la révolution des Œillets, qui marque la fin de son régime dictatorial en 1974. À cette occasion, on s’est lancés dans la recherche des lieux parisiens à l’âme lusitanienne. On vous emmène ?

La Maison du Portugal

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C’est ici que peuvent être logés les étudiants, chercheurs ou professeurs lusitaniens qui viennent à Paris. La Maison du Portugal, au cœur de la Cité internationale universitaire (14e), a été réalisée en 1967 par l’architecte José Sommer-Ribeiro. Depuis 1974, elle porte le nom d’André de Gouveia (1497-1548), pédagogue humaniste de la Renaissance.
En 2003, elle a été entièrement réhabilitée, avec notamment l’agrandissement du hall d’entrée et la création d’une immense verrière dans le style d’un moucharabieh, en aluminium perforé. À l’intérieur, un rappel des azulejos traditionnels a été fait dans les cuisines avec des carreaux de faïence aux motifs floraux dans les tons bleus.
L’info en plus ? Depuis 2020, le lieu accueille la bibliothèque Gulbenkian, un centre universitaire de recherches. Avec près de 55 000 documents, elle est spécialisée en sciences humaines et sociales des pays de langue portugaise (Portugal, Brésil, Afrique lusophone et Orient lusophone).
Infos pratiques
La Maison du Portugal
Cité internationale universitaire
17, boulevard Jourdan (14e)
La cité organise des visites guidées individuelles ou en groupe.
Avec pas moins de 1 000 événements gratuits chaque année.

Des azulejos dans le métro

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Qu’ils sont beaux les azulejos du Portugal, ces décors peints sur des carreaux de faïence, typiques des pays du sud ! Saviez-vous que vous pouvez en admirer en prenant le métro ? C’est le fruit d’un échange réalisé en 1995 entre la RATP et le Metropolitano de Lisbonne.
La création est signée Manuel Cargaleiro, un artiste, céramiste de formation, qui compose, depuis les années 1950, de grandes œuvres murales polychromiques. Il pose à main levée ses formes géométriques – points, ronds, carrés, triangles, losanges – sur la faïence. Sublime.
L’info en plus ? En 2019, avec l’ouverture d’un nouvel accès pour la station de métro Champs-Élysées-Clemenceau, Manuel Cargaleiro est venu spécialement compléter son œuvre avec cinq panneaux supplémentaires, vingt-quatre ans après.
Infos pratiques
Station Champs-Élysées-Clemenceau (8e)
Les azulejos se trouvent dans les couloirs d’accès de la ligne 1.

Un énorme fonds en langue portugaise

C’est une jolie bibliothèque ouverte récemment dans le quartier de la gare Montparnasse. Et c’est la seule de tout le réseau des bibliothèques de la Ville de Paris à posséder un fonds entier en langue portugaise, et ce, à la fois pour les adultes et la jeunesse. Près de 300 titres de romans classiques ou actuels et d’albums pour la jeunesse sont disponibles.
La bibliothèque possède également un fonds de méthodes de langue étrangère, dont une cinquantaine de documents consacrés à l’apprentissage ou au perfectionnement du portugais.
L’info en plus ? La Bibliothèque nationale de France (13e) propose elle aussi un fonds très important d’ouvrages de langue et littérature du Portugal.
Infos pratiques
Bibliothèque Benoîte-Groult
25, rue du Commandant-René-Mouchotte (14e)
Téléphone : 01 43 22 42 18
Plus d’infos sur leur site
Œillade aux œillets
Dans le Parc floral (12e), à l’orée du bois de Vincennes, le jardin des Quatre-Saisons possède 1 200 variétés de vivaces, à découvrir tout au long de l’année : des ibéris, des pivoines, des asters et des… œillets. (floraison de mai à septembre)

Une librairie lusophone

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Vous voyez la place de l’Estrapade, à deux pas du Panthéon (5e) ? C’est ici que se love cette jolie librairie à la devanture bleue. C’est l’une des rares en France à promouvoir exclusivement la littérature portugaise et le monde lusophone (Brésil, Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Cap-Vert, îles de São Tomé et Príncipe, Macao, Goa et Timor oriental).
La librairie organise des rencontres et des présentations de livres en présence des auteurs. En 2026, le lieu fêtera ses 40 ans et saluera le beau travail de son créateur, Michel Chandeigne, passionné du Portugal depuis sa coopération sur place quand il avait 25 ans…
L’info en plus ? Le lieu a profité du succès de la série Emily in Paris (car oui, c’est bien là qu’habite l’héroïne !). Si les badauds avaient tendance à agacer les riverains, Michel, le libraire, raconte dans cette interview – non sans humour – qu’il s’est amusé de ces curieux qui découvraient, en même temps, son adresse.
Infos pratiques
Librairie portugaise & brésilienne
19-21, rue des Fossés-Saint-Jacques (5e)
Du lundi au samedi, de 11 h à 13 h et de 14 h à 19 h

Une promenade fleurie

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Cette promenade qui traverse une partie du 17e rend hommage aux frères Pereire. Jacob Émile (1800-1875) et Isaac (1806-1880) ont contribué à l’essor industriel de la France du Second Empire. Ils fondèrent en 1852 le Crédit Mobilier, une banque qui permit, entre autres, de financer l’aménagement de la plaine Monceau (8e) et la construction de lotissements dans le 17e. Les deux frères jouèrent aussi un rôle important dans le développement des chemins de fer.
Pourquoi on en parle ici ? Jacob Émile et Isaac Pereire étaient les fils d’un courtier et assureur maritime bordelais, lui-même fils de l’interprète de Louis XV, un Portugais qui francisa son nom de Pereira en Pereire lors de son installation en France en 1741.
L’info en plus ? La promenade est un régal pour les yeux avec ses massifs de rosiers, de plantes de terre de bruyère (magnolias étoilés, bruyères, rhododendrons, pieris, azalées, camélias) et de plantes vivaces (pivoines, hémérocalles). Sans oublier les plantes grimpantes (clématites, houblon, glycine, chèvrefeuille) qui s’agrippent aux pergolas…
Infos pratiques
Promenade Pereire
Boulevard Pereire (17e)
Tous les horaires d’ouverture

Le Sanctuaire Notre-Dame de Fátima - Marie Médiatrice

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L’histoire de cette église est assez remarquable pour être mentionnée ici. Elle fut bâtie en 1950 sur la Butte-du-Chapeau-Rouge (19e), un grand terrain vague qui aurait dû être investi par des logements. Mais quand l’église fut achevée, point de logements et, à la place, on créa le périphérique. Le lieu fut donc fermé en 1974. En 1988, un projet de construction d’un hôpital place l’église au centre des services hospitaliers. L’église est dans le même temps confiée à la communauté portugaise de Paris, forte alors de près de 450 000 personnes.
Le 12 mai 1988, en présence de milliers de Portugais, la statue de Notre-Dame de Fátima est solennellement bénie à la cathédrale Notre-Dame de Paris puis conduite dans le cœur de l’église, où elle trône toujours. Pour les Portugais à Paris, ce lieu de dévotion à la Vierge de Fátima, point de repère et de cohésion pour leur communauté, recrée un lien avec leur pays.
L’info en plus ? Notre-Dame de Fátima est le nom sous lequel est invoquée la Vierge Marie, telle qu’elle serait apparue, à six reprises en 1917, à trois enfants de Fátima, petit village du centre du Portugal.
Infos pratiques
Le Sanctuaire Notre-Dame de Fátima - Marie Médiatrice
48 bis, boulevard Sérurier (19e)
Le site du diocèse

Une statue poétique

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Vous l’avez peut-être remarquée, cette statue monumentale en marbre rose, en vous promenant dans le quartier de la Muette (16e) ? Située au bas des escaliers qui mènent à l’avenue de Camoëns, elle représente le poète portugais Luís Vaz de Camões, dit Le Camoëns (vers 1524-1580). Conçue par l’artiste portugaise Clara Menerès (1943-2018) et installée en 1987, la sculpture dévoile l’auteur entouré d’une épée, d’un carnet et d’une plume. Les armoiries du Portugal apparaissent également sur le socle.
L’info en plus ? Au Portugal, ce poète est l’équivalent de notre Molière. À tel point que le jour de sa mort, le 10 juin, est devenu la fête nationale portugaise. Son œuvre majeure, Les Lusiades, raconte et glorifie le destin de la nation et de l’Empire portugais.
Infos pratiques
Statue de Luís Vaz de Camões
4, boulevard Delessert (16e)

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